B. La culture

B. La culture

1) Venant de la nationalité

Dans la seconde moitié du XIXème, les pays s'affirment. En effet, ils cultivent leurs différences en méprisant les cultures voisines. Chaque pays a un rire spécifique cliché illustrant sa tendance culturelle.
Ainsi, le rire Français est défini d'impertinent, le rire Allemand de lourd et bruyant et enfin un rire fin et supérieur est attribué aux Anglais.

Tout d'abord, nous étudierons le rire Français, puis nous poursuivrons sur son inverse, le rire Anglais.

Nos ancêtres les Gaulois, qui aimaient se réfugier derrière cette maligne façade qu'est le rire, en possédaient un reconnu internationalement comme le plus lourd et impertinent de tous.
En effet, en 1856, Ronan, un écrivain français, évoque le rire Gaulois comme destiné à un esprit « plat, positif et sans noblesse ni idéal ». Ces stéréotypes, au delà de leur sens très peu flatteur, sont surtout représentatifs de la différence creusée et revendiquée par chaque nation. Dans ce cas, malgré que l’écrivain soit un français, on reconnaît bien l’image préjugée du français dit « de base » et de son humour lourdaud.
Pour la France, pays du vin et dans lequel le débit de boisson a d'ailleurs augmenté de 34% entre 1879 et 1904, l'ivrogne et son teint rougeâtre représentent la figure sympathique française du "poivrot". Illustrant le type de comique vulgaire et dérisoire par Le « poivrot » français vu
lequel est représentée la France à cette époque, le par Jossot, un caricaturiste
comique du poivrot est associable à celui du fameux de référence dans les années
"pétoman" des cafés-concerts du XIXème. 1900.

Au contraire du rire Français, qui s’amuse des aléas du quotidien, le rire Anglais est davantage basé sur l'absurdité et l'excentricité, notamment avec le « nonsense » qui est, comme l'humour noir (auquel il est souvent lié) considéré comme une des formes les plus pures de l'humour, tant il est loin de l'ironie et d'autres formes du comique. Ce « nonsense » En réalité, il y a toujours eu beaucoup de courants humoristiques en Angleterre, mais tous sont des dérivés du "nonsense". En effet, l'humour Anglais, à l'opposé de l'humour Français, s'éloigne des réalités sociales, choisissant plutôt des personnages ou des situations incongrues qu'il représente avec gaieté de façon à jouer avec l’esprit de son spectateur, qui peut sans trop grand mal s’identifier à l’acteur. Avec le Book of nonsense d'Edward Lear, publié en 1846, on avance très largement vers l'absurde, et avec La Cantatrice Chauve, de Ionesco, où est ironiquement et donc péjorativement mise en scène société bourgeoise Anglaise à l'époque de la seconde guerre mondiale, on aboutit définitivement à l'extrême de ce rire simple et critique: l'excentricité.



2) Venant de la classe sociale

Mais même en étant de la même nationalité, on sait des différences extrêmement fortes sur les individus et les similarités des sujets à rire en fonction de leurs classes sociales. Ce thème est d’ailleurs récurrent : à partir des premières hiérarchies sociales jusqu’à aujourd’hui, temps où ce sujet est toujours d’actualité, le rire a connu une distinction des sujets sur lesquels il était possible de plaisanter – ou pas – en fonction des classes sociales.

En appartenant à une classe plutôt élevée, et en riant avec des gens de classe similaire, rire est souvent un geste plutôt forcé. En effet, le rire, dans la plupart des cas contraint, est de ce fait plein de mimiques, et semble être feint pour plaire à la personne pour laquelle on rit.
Au contraire, un rire franc et moqueur a toujours été le bienvenu dans ce type de classe à propos des classes plus basses.
Mais c’est aussi à cause des contrastes quand à l’éducation que l’on a toujours eu l’habitude de recevoir, donc à la culture et au savoir que nos proches nous ont inculqués, que le fossé se crée au niveau des différents points sur lesquels plaisanter. C’est ainsi que l’on voit les classes les plus élevées avoir un humour plus développé, un rire plus fin, et celles les plus modestes un rire plus simpliste, plus comparable à au rire spontané, peut-être moins sophistiqué et recherché mais en tous cas plus détendu. On remarque en revanche chez les personnes plus aisées une permanente ambiance comparable à celle d’une espèce de concours visant en fait à étaler ses connaissances par le biais de fines injectives lancées à une personne de laquelle on se veut supérieur et donc triomphant.
Mais bien sur, malgré ces nombreuses dissimilitudes, on sait, et ce concernant quelque classe sociale que ce soit, qu’à partir du moment où les gens en compagnie desquels on se trouve nous sont assez intimes pour que l’on puisse être complètement naturel avec eux, alors il n’existe plus aucune barrière de valeurs, de morale, donc de mentalité tout simplement.


3) Venant de la religion

Mais c’est aussi la religion qui a toujours dicté (et dicte toujours) certains codes à ne pas franchir en ce qui est du domaine de l’humour. C’est bien elle qui s’est toujours accordé un droit sur les sujets desquels les gens, que ce soit des fidèles ou des athées, étaient aptes à rire.
En effet, les « caricatures de Mahomet », qui sont une série de douze dessins parus dans un journal danois, ont été très mal accueillies par la critique jusqu’à être censurées pour certaines : représentant le prophète musulman Mahomet vêtu d'un turban en forme de bombe, les caricatures n’ont pas vraiment plu aux islamiques. Ces dessins, qui illustraient un article consacré à l'autocensure et à la liberté de la presse, ont été publiées initialement le 30 septembre 2005 par l'un des principaux journaux danois et ont été reprises mondialement dans bon nombre de journaux. La première reprise – qui avait été faire dans un journal éyptien - date du 17 octobre 2005, et très rapidement en suivant, ces caricatures d'initiative privée – le journal et les auteurs – ont provoqué l'indignation de communautés musulmanes et ont été la cause de manifestations pacifiques ou même violentes partout dans le monde, alors que le but premier d’une caricature est de faire rire les gens à propos d’un sujet qu’on préfère en général garder tabou, mais que le caricaturiste va volontairement exploiter pour en sortir une image destinée à faire rire – ou sourire – son observateur.